30.1.2014, N.B. / Photo Shutterstock / wavebreakmedia
Une enquête française met à mal le "mythe" de l'IP-tracking, tout en identifiant d'autres méthodes de variations de prix sur les sites de réservation d'avions ou de trains.
Warning: count(): Parameter must be an array or an object that implements Countable in /home/clients/510c1f5629992f3e3984a26f95ea0996/sites/staging.frc.ch/wp-content/plugins/user-specific-content/User-Specific-Content.php on line 373
Depuis des mois, l’IP-tracking fait beaucoup parler de lui. Petit rappel des faits: certains sites utiliseraient l’adresse IP des internautes, leur identifiant unique sur le Web, pour induire un réflexe d’achat. Exemple: vous consultez les tarifs d’un vol sur le site d’une compagnie aérienne, hésitez, allez voir ailleurs, revenez… et le prix a augmenté! Autrement dit, plus vous hésitez, plus vous temporisez, et plus vous payez. Un vilain tour rendu possible par le fait que le site marchand reconnaît votre ordinateur.
Jusqu’ici, l’IP-tracking était une hypothèse, voire un fantasme, les avis restant très partagés. On attendait donc avec impatience les résultats de l’enquête de la Cnil et de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF), deux instances françaises qui se sont penchées ensemble sur le problème.
Les conclusions de l’enquête se sont faites attendre, mais elles viennent de tomber: les enquêteurs n’ont pas constaté de « pratique consistant à moduler les tarifs affichés en fonction de l’adresse IP de l’internaute ». Si l’IP-tracking a fait pschitt, du moins auprès des sites sous revue, d’autres pratiques de variations des tarifs ont par contre été mises en évidence.
Au premier chef desquelles:
- des variations de prix liées au nombre de places offertes ou restant dans l’avion ou le train concerné. Cette politique de tarification (baptisée aussi « yield management ») est déjà intériorisée par les consommateurs habitués d’easyJet ou autre. « Elle conduit, par exemple, à moduler le prix d’un billet selon la date de son achat ou le taux de remplissage », explique la Cnil sur son site.
- une habitude consistant à moduler les frais de dossier selon l’heure à laquelle l’internaute effectue sa réservation: « l’internaute bénéficie ainsi de frais plus avantageux lorsqu’il achète un billet lors des « heures creuses » déterminées par le commerçant ». Reste dès lors à identifier ses fameuses heures creuses. Rue89 relève ainsi que les frais de réservation sont nuls entre 4:00 et 6:00 du matin sur Last Minute, alors qu’ils s’élèvent sinon à 20 euros. Un conseil: comme Cendrillon, rentrez à minuit pour passer commande…
Les enquêteurs notent encore qu' »une modulation du prix proposé en fonction du site internet précédemment consulté par l’internaute a également été mise en évidence. Ainsi, un internaute provenant d’un comparateur de prix se verra parfois offrir un prix d’appel plus attractif, mais avec des frais plus élevés, le prix total n’étant pas impacté de manière significative. »
Une dernière pratique qui doit être examinée au regard de la loi, estime la Cnil, en ce qu’elle peut « altérer de manière substantielle le comportement du consommateur normalement informé et raisonnablement attentif et avisé à l’égard d’un bien ou d’un service. »



