2.12.2015, Sophie Reymondin
Le must de la déco? Le poinsettia et son cousin le princettia, toujours aussi populaires. Conseils d’achat et d’entretien.
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En grande surface, le poinsettia n’affiche pas toujours la mine des grands jours: la feuille molle, saupoudrée de paillettes dorées d’un goût douteux et moulé sous un film de plastique, il s’entasse sur des présentoirs peu attrayants. Pourtant, la plante aux bractées (feuilles) pourpres peut se montrer d’une élégance rare. Quand, éclatante de santé, elle déploie ses feuilles colorées aux nuances subtiles, l’étoile de Noël séduit la plus exigeante des clientèles.
Michel Cretin, responsable du département production chez Schilliger, à Gland, confirme la tendance: «Après un engouement pour d’autres variétés de poinsettia, notamment celle de couleur lime, le public revient au rouge traditionnel.» Or tous les poinsettias commercialisés dans la jardinerie sont produits sur place selon un mode de production fondé sur la lutte biologique. «Nous évitons donc l’usage des pesticides, mais pas des régulateurs de croissance», souligne Michel Cretin. Ce sont ainsi environ 10 000 plantes qui se développent dans les serres du domaine horticole depuis le mois de juin, rouges pour les deux tiers (de l’orange au «merlot»), mais aussi dans les tons beige et rose, parfois piquetées ou marbrées, afin de s’accorder à chaque table durant les Fêtes.
Selon la légende, l’Euphorbia pulcherrima tiendrait sa couleur pourpre du sang d’une déesse aztèque, qui imprégna son feuillage suite à un chagrin d’amour si douloureux que son cœur en saigna. La réalité est presque aussi insolite: quand les jours diminuent, le feuillage supérieur de cette plante d’origine mexicaine prend une couleur vive pour attirer les insectes qui pollinisent ses fleurs. «En serre, il faut six à huit semaines d’obscurcissement total, à raison de douze heures par nuit, pour que les feuilles se colorent», explique Michel Cretin.
Chic et pas cher
Au sein de cette production se démarque un cousin: le princettia, variété hybride, qui est apparu sur le marché il y a environ sept ans. Rose pâle ou vif, il se cultive plus tôt et permet donc à la branche d’exploiter ce marché dès la mi-octobre. Une tendance qui se dément au Garden Centre de Lavaux, où les étoiles de Noël n’ont pas dévoilé leurs atours avant la mi-novembre, «pour ne pas lasser la clientèle», souligne un vendeur. Celle qui a perdu sa connotation de «plante de grand-mère» s’est donc laissé désirer de ce côté-ci du lac.
Emblématique de Noël, le poinsettia doit aussi sa popularité à son prix abordable, même dans les jardineries. Chez Schilliger, il coûte entre 4 fr. 90 fr. (minipot) et 19 fr. 80 fr. (pot de 14 cm), alors qu’on en trouve dès 7 fr. 90 fr. chez Andréfleurs, à Assens. Certes, les prix sont plus élevés qu’en grande surface, où le poinsettia se vend dès 2 fr. 75 (minipot chez Hornbach). Au Do-it de Migros – qui indique s’approvisionner en grande partie en Suisse, au Danemark et au Pays-Bas, et en avoir écoulé quelque 200 000 pièces rien qu’en décembre 2014 –, le pot de 13 cm coûtait 7 fr. 90 le jour de notre relevé. A la Coop, l’amateur de poinsettia pouvait réaliser une meilleure affaire encore, en achetant un pot de 15 cm en action à 4 fr. 75 fr. Toutefois, les différences de qualité, en termes de fraîcheur, de couleur et de proportions, sont tellement sensibles qu’il se justifie d’investir quelques francs de plus en jardinerie.
