3.4.2012, Aline Clerc

L’alimentation constitue un tiers de l’impact environnemental de la consommation. La viande, notamment celle avalée hors du domicile, s’y taille la part du lion.

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La moitié de la consommation carnée en Suisse est achetée, selon Pro Viande, hors du domicile: sandwicheries, restaurants traditionnels ou à l’emporter, établissements collectifs… Las, dans cette branche, la tendance au moins de viande ne s’observe pas. En cause, la faible diversité de l’offre, les végétariens étant souvent contraints de réduire leur choix à quelques plats de pâtes ou à l’incontournable pizza marguerite.

Le prix de ces offres végétariennes peut également se révéler dissuasif. Ainsi, chez Holy Cow, enseigne présente à Lausanne et à Genève avec une offre de burgers «de qualité», la version végétarienne coûte 3 francs de plus que la carnée, de quoi peut-être séduire les végétariens stricts, mais pas les omnivores. Mais sont-ils si nombreux, ces végétariens stricts ou occasionnels?

Passage à l’acte difficile

Philippe Ligron a participé à la création d’un restaurant végétarien à Lausanne il y a une quinzaine d’années. La clientèle n’avait pas suivi. Le professeur de cuisine à l’Ecole hôtelière de Lausanne reste persuadé que manger moins de protéines animales est une évolution inéluctable, mais il relève toutefois que «les gens sont pleins de bonnes résolutions, mais peinent à passer à l’acte. Les jeunes d’aujourd’hui veulent de la viande midi et soir!»

De grands progrès restent donc à faire, tant du côté de la demande que de l’offre. Avec un espoir: la restauration pour les juniors, dans les crèches ou les écoles, qui propose de plus en plus de menus sans viande une ou deux fois par semaine. Une tendance encouragée par le label Fourchette verte et les initiatives de certaines communes.

A domicile, en revanche, diminuer son impact environnemental personnel est assez facile: acheter moins de viande et choisir des labels garantissant un élevage plus respectueux de l’environnement. Ou de l’animal. Le porte-monnaie s’en porte aussi mieux: avec un budget de 2 francs par personne, les recettes de plats sans viande de notre guide Bien manger à petit prix reviennent en moyenne moitié moins cher que leurs homologues carnés. Ce qui n’est pas le cas avec les substituts végétariens tout prêts de notre comparatif.

 

Selon Proviande,  les Suisses ont consommé en moyenne 53,74 kilos de viande en 2011 (en hausse de 0,8%).

 

En savoir plus:
Consommation de viande en 2011
Viande consommée à domicile/restaurants
Lire aussi le comparatifs sur les produits végétariens paru dans FRC Mieux choisir N° 47