15.12.2021, Laurence Remy, texte et photos
Les 27 et 28 novembre dernier, la FRC Vaud ainsi que ses partenaires Fair’act et Cosedec ont organisé deux demi-journées consacrées à l’achat et à l’entretien des vêtements.
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Nul n’ignore plus que l’industrie textile est l’une des plus polluante de la planète. Son impact lié aux émissions de gaz à effet de serre est plus élevé que ceux des vols internationaux et du transport maritime réunis. On comprend mieux ces données quand on sait que l’industrie textile produit 12 collections par an. à titre de comparaison, il y en avait que deux dix ans plus tôt. Les seuls chiffres sur un T-shirt font frémir: il aura fallu près de 2700 litres d’eau et 25 traitements chimiques pour le produire, puis il aura effectué une fois le tour de la terre avant d’arriver en rayon. Et on ne parle pas de la face cachée du vêtement qui aura bien souvent été confectionné danns des conditionns peu reluisantes! La fabrication n’est pas seule en cause. L’entretien des vêtements est lui aussi très polluant. Ainsi, au niveau mondial, le lavage des matières synthétiques entraînent 50’000 tonnes de micro-plastique dans les océans, soit l’équivalent de 50 milliards de bouteilles en plastique. Tout cela laisse songeur… Mais sommes-nous condamnés à baisser les bras et subir les diktats de la fast fashion? Non, évidemment.

Achat mûrement réfléchi
C’était d’ailleurs tout le propos de cette manifestation. Différents intervenants ont tous mis en avant les solutions accessibles à chacun pour entrer dans une démarche de mode durable. Et cela commence avant l’achat. «Il vaut la peine de trier», affirme Mélanie Blanc, blogueuse et autrice du livre Fashion, mais pas victime, édité par la FRC. Elle conseille également d’éviter les virées shopping, propices aux achats inutiles. L’étape suivante consiste à réfléchir à son style et ses besoins, en tenant compte encore de ce qui convient à la silhouette: «En choisissant nos vêtements avec soin, nous jetons moins», dit Claudia Rei, responsable de L’Artelier de Soi, un cabinet de conseil en image, à Lausanne, qui aide aide à trouver son style. Car, c’est bien connu, quand on aime, on porte volontiers… et jusqu’au bout!

Séance conseils de Mélanie Blanc (tout à gauche)
Mais ce n’est pas tout, il faut aussi trouver l’enseigne qui répond aux exigences de chacun. Parmi les bons plans, les magasins de seconde main, comme Ateapic qui donne un coup de jeune à ce genre de boutiques. On y trouve des articles en bon état, soigneusement entretenus, mis en valeurs comme dans une véritable boutique de mode. Des habits vendus à des prix très bas, qui ont le chic de valoriser les collecte des vieux vêtements de Textura. L’entreprise récupère chaque année 1800 tonnes de textiles sur le seul territoire vaudois. Ateapic comme Textura font partie de la coopérative Démarche, active dans la réinsertion professionnelle. C’est donc un projet largement porteur de sens, humainement et dans la durabilité.
Autre partie prenante de la manifestation et toujours dans la seconde main, la boutique Wrak, à Vevey. Laquelle s’adresse aux jeunes friands de vêtements vintage authentiques. Selon son budget, plus confortable, on peut encore miser sur les valeurs locales, comme chez Lido, toujours à Vevey. Là, on favorise les petites marques artisanales du cru et les circuits courts telle Baabuck, une marque suisse. Dernière bonne adresse, l’atelier-boutique Angle, qui produit des tissages en fibres naturelles, telles que laine, soie, coton et lin.
Faire durer un vêtement, c’est commencer par bien lire l’étiquette d’entretien (comprendre les sigles). Il se murmure aussi qu’il ne faut laver que les vêtements tâchés: aérer suffit parfois à donner un coup de frais! Choisir aussi sa lessive: biodégradable et/ou faite maison, avec l’avantage de limiter le suremballage et les déchets plastique. Dernière astuce: le repassage rétrécit la durée de vie d’un habit. Autant se tourner vers les tutoriels sur l’art de bien plier sa garde-robe!

La fin d’un cycle
Enfin, lorsque pour une raison ou une autre, il faut en finir, alors plusieurs solutions s’offrent à nous: le don à des œuvres de bienfaisance ou à des organismes de valorisation pour les habits les plus abîmés qui termineront leur vie dans une utilisation industrielle (rembourrage, matelassure). Pour le plaisir du troc, il reste les vide-dressings/greniers…


