14.6.2021, Laurence Remy / La FRC Vaud – ici Huy et Isabelle – pleine mise en place: 200 kilos de fraises ont été distribués.
Opération séduction le samedi 5 juin, devant la gare de Lausanne: pour évoquer la saisonnalité des fruits et légumes, douze bénévoles de la FRC Vaud ont accosté les voyageurs avec des fraises bien rouges…
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Le 5 juin a marqué le coup d’envoi de la campagne de sensibilisation en terres vaudoises. But de l’action, évoquer la vaste enquête de la FRC sur la saisonnalité des fraises, fruits emblématiques, et les techniques marketing de la grande distribution qui mettent en scène les baies espagnoles en masse en hiver mais «oublient» de valoriser les fraises suisses quand arrive leur tour. Sur le stand, celles du jour provenaient de Denges, où la famille Borboën les cultive en pleine terre.
- La gare, un lieu inattendu mais qui permet de très nombreux échanges avec le grand public.
- La FRC Vaud – ici Huy et Isabelle – pleine mise en place: 200 kilos de fraises ont été distribués.
- Parler des résultats de l’enquête de la FRC, voilà qui ouvre le débat pour Ludivine… ou prêche les convaincus.
- L’importance de la saisonnalité, c’est aussi une discussion qui se traite en famille.
- Enquête, reportage, tests: plusieurs éditions de FRC Mieux choisir ont été consacrées à ce combat.
- Sophie Michaud Gigon a aussi été de la partie durant la matinée.
- Fabienne et Mima au front…
- … et avec des jeunes ultraréceptifs!
Paroles de bénévoles
Les bénévoles de la FRC Vaud, dont c’était le retour sur le terrain après une année 2020 de disette, étaient à la fois ravis de renouer le contact avec le public et très motivés par cette action-là. Ainsi Sandrine explique: «Les gens ont marre des pommes en février. Ils voient toutes ces fraises sur les étals en février et les achètent. Puis quand vient la saison des fraises indigènes, ils en ont assez mangé et achètent des pêches ou des nectarines deux mois avant que ce ne soit la vraie saison et ainsi de suite, ils veulent des pommes et des poires au moment des pêches et nectarines… Ils sont dans un décalage permanent!» Alors oui, pour Sandrine, c’est important de rappeler que les fruits et les légumes ont des saisons et qu’ils sont bien meilleures quand ils ont pris le temps qu’il faut pour bien mûrir. Sensibiliser le public est un engagement cohérent pour elle.
Aliénor renchérit: «Les fraises sont un exemple parmi d’autres. C’est vrai aussi pour d’autres produits, courgettes et aubergines par exemple subissent le même traitement. Pensons encore aux framboises, aux myrtilles ou encore aux asperges qui viennent parfois de très loin, avec un écobilan catastrophique juste parce que nous ne pouvons pas attendre qu’elles arrivent à maturité chez nous.» Quant à Ludivine, elle, se rappelle qu’au début, quand elle a modifié ses habitudes de consommation, elle a éprouvé comme un «effet de manque» de ne pas tout acheter quand elle le voulait. Mais en respectant la saisonnalité, elle a plus de plaisir à manger les fruits et légumes au bon moment, quand ils sont arrivés à pleine maturité. Ils sont vraiment meilleurs. L’attente, pour elle, fait désormais partie du plaisir de consommer de saison. Isabelle, enfin, se plaît à distribuer un produit frais, brut et de saison. Elle rêve que les distributeurs écoutent davantage les consommateurs qui ont envie de manger local. Et surtout, qu’ils arrêtent le «suremballage» en plastique.
Une jeunesse éclairée
Les gens s’arrêtent. Ils écoutent les douze bénévoles, posent des questions. Dans l’ensemble, ils disent être sensibles à ce thème et veiller à tenir compte de la saison des produits suisses. Tous ou presque s’accordent à trouver que les fraises espagnoles n’ont pas de goût. Une dame, mère de trois jeunes filles, dit en acheter de temps en temps,: «Oui, elles sont moins bonnes mais elles sont aussi moins chères. Pour les gens modestes, cela compte aussi.» Elle ajoute: «Je viens d’Algérie. Là-bas, les fruits et les légumes ont du goût, des odeurs. Pas ici. Ça m’a choquée, au début. Alors, quand c’est possible, j’achète bio.». Un autre passant ne partage pas forcément l’idée de renoncer aux fraises en hiver. Sa préoccupation, ce sont les pesticides…
Ce fut une belle journée. L’action de la FRC a tout son sens, car elle nous place aussi parfois face à nos propres contradictions, malgré nos convictions. Manger local et de saison, oui. Attendre et parfois accepter de payer un peu plus cher, pas toujours. Les échanges furent riches, et les surprises de bon aloi: «Les jeunes ne sont pas les moins convaincus que le monde de la conso doive changer, et ça, pour moi qui suis une jeune retraitée, cela fait un bien fou à entendre», conclut Fabienne, bénévole à la permanence FRC Conseil, venue battre elle aussi le pavé.










