30.4.2019
La réflexion de Sophie Michaud Gigon Secrétaire générale de la FRC
Warning: count(): Parameter must be an array or an object that implements Countable in /home/clients/510c1f5629992f3e3984a26f95ea0996/sites/staging.frc.ch/wp-content/plugins/user-specific-content/User-Specific-Content.php on line 373
Quelques semaines après son lancement, l’application FRC Cosmétiques compte déjà 40 000 téléchargements et 10 000 nouveaux produits y ont été enregistrés. Le succès est massif. L’application remplit un besoin fondamental, celui d’être informé sur la composition des produits afin de faire le bon choix pour sa santé. Mais avouons-le: même si ce succès nous réjouit, nous marchons sur la tête. Est-ce vraiment au consommateur, le nez rivé sur son smartphone ou sa tablette, de porter la responsabilité de ce tri? En France, on évalue à 15% la part de la population utilisant une application au moment de l’achat (alimentation et cosmétiques en tête). Pour autant que les chiffres soient comparables en Suisse, il resterait toutefois 85% de la population qui ne dispose pas de cette «béquille». Le marché doit évoluer.
Celui, pléthorique, des cosmétiques est digne du Far West. Les allégations y pullulent autant que les tests manquent. En effet, ceux-ci ne sont ni assez nombreux ni assez ciblés pour prouver l’efficacité des produits ou la nocivité de certaines substances. Le coeur du combat marquant les 60 ans de la FRC sera de faire évoluer ce marché ainsi que le cadre légal. Les fabricants ont une responsabilité claire et la FRC entend la leur rappeler. Dans le cas des allégations, comme elles ne sont pas définies, elles fleurissent de manière plus ou moins rocambolesque et trompeuse sur les faces avant des emballages. Et n’ont pas grand-chose à voir avec la liste des composants indiqués au dos.
Contrairement à l’Union européenne où des stratégies de réduction de l’exposition de la population aux substances indésirables ont vu le jour, il n’y a, en Suisse, ni stratégie ni volonté politique dans ce domaine. La FRC demande à la Confédération de pallier ce manque, d’informer la population et de renforcer la recherche dans ce domaine. Par exemple en s’associant aux programmes européens et en tenant compte des substances les plus problématiques dans les prochains programmes nationaux de biosurveillance.
Comme elle a su le faire pour les seuils des rayons non ionisants ou pour le moratoire sur les OGM, la Suisse peut ici aussi appliquer le principe de précaution et limiter ainsi l’exposition de sa population la plus vulnérable (enfants, adolescents, femmes enceintes) aux perturbateurs endocriniens. Le Danemark, pourtant un petit pays, a fait preuve d’exemplarité et s’est démarqué de ses voisins en interdisant certaines substances avant que l’UE ne le fasse. La taille du marché n’est donc pas un argument pour prendre soin de sa population.


