3.5.2016, Lionel Cretegny
On pensait que l’appareil démontable allait nous changer la vie. La réalité est quelque peu différente. Déception.
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Mise à jour du 04.07.16 Les résultats techniques sont tombés: le FairPhone 2 que nous avons malmené avec nos collègues européens remplit sa tâche initiale, téléphoner, fièrement. Les fonctions «smart», en revanche, sont en deçà de ses concurrents: GPS, appareil photo, écran, haut-parleur restent moyens. Acheter cet appareil, c’est bel et bien espérer surtout un produit responsable et transparent, et même là l’expérience n’est pas totalement concluante.
On l’attendait avec impatience, nous l’avons enfin eu entre les mains! Deux semaines durant, nous avons vécu avec le Fairphone 2, ce smartphone à visée éthique. Rappelons-le, l’intérêt de cet appareil réside dans sa conception modulaire: on peut en effet changer soi-même les composants, pour remplacer un élément endommagé, en commandant les pièces directement auprès du fabricant. Aisément, la coque se déclipse, puis deux loquets libèrent l’écran, qui glisse hors de son logement, laissant l’accès libre aux sept modules qui se changent en un tour de vis.
L’idée est ingénieuse, mais une question se pose: lors d’une panne, comment faire le bon diagnostic et commander le module défectueux? En cas d’écran noir, par exemple, il s’agit de déterminer s’il faut changer l’écran, la carte mère – contenant le processeur et la mémoire – ou la batterie. Autant le dire tout net: sans un certain bagage technique, c’est un coup de loterie. Et là, c’est le drame… D’autant plus qu’une majorité des réparateurs ayant pignon sur rue n’ont pas été capables d’identifier l’appareil. D’autres n’ont tout simplement pas prévu de réparer ce modèle, préférant se concentrer sur les bestsellers que sont les iPhones et les Galaxys.
Incompatibilité
Déception plus personnelle, nous avons trouvé le Fairphone 2 épais et peu agréable car ses angles sont assez vifs. Côté performances, elles équivalent a priori à celles d’un Samsung Galaxy A3 ou LG G4s, deux smartphones moyens de gamme.
Les détenteurs du modèle de première génération qui espéraient doper leur téléphone en changeant une pièce ou l’autre pour obtenir les performances du 2 n’auront que leurs yeux pour pleurer: il y a incompatibilité! Pour un téléphone plus puissant, vous devrez jeter votre premier modèle, tout juste vieux de deux ans. Dommage que la réflexion n’ait pas été poussée jusqu’au bout.
Mais tout n’est pas à mettre à la poubelle. Le site du concepteur hollandais vous dit chez qui envoyer votre ancien appareil, selon sa marque et son ancienneté, pour le recycler et réutiliser les pièces. Le mot de la fin? Les résultats du test en laboratoire devraient être disponibles dans le courant du mois de mai sur notre comparateur de produits accessible sur test.frc.ch.
