Article : Fruits de saison

Nectarines ou brugnons : une histoire d’étiquetage à dénoyauter

18.7.2013, Coraline Kaempf / Nectarine ou brugnon? Deux fruits appétissants et pas si différents... Photographie © Shutterstock / Szekeres Szabolcs

Nectarine, brugnon ? Deux fruits de sous-espèce différente, mais pas assez dissemblables selon Migros pour différencier leur étiquetage. Un consommateur s’insurge.




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Un consommateur averti soulève le problème : qu’il s’agisse de nectarines ou de brugnons, Migros ne fait pas de différence. Tous deux sont vendus en tant que nectarines. Or même pour le client attentif, il est impossible de les distinguer sans croquer dedans à pleines dents.

La différence est subtile – les deux arbres portent d’ailleurs le même nom latin, prunus persica nucipersica. Elle tient à la façon dont la chair adhère au noyau. La nectarine a un noyau non-adhérant. Plus aisée à transporter, plus résistante, elle a les faveurs des marchands. Le brugnon, quant à lui, est un fruit plus fragile. Sa chair adhère fortement au noyau, ce qui le rend moins pratique à consommer et à manipuler. Il existe plus de 20 variétés des deux sous-espèces confondues, toutes très proches.

Voulant réagir contre cette désinformation, le consommateur a contacté le service client de Migros. Réponse du géant orange : si les deux fruits sont dissemblables au regard de la botanique, la différence est ténue, d’autant que d’autres facteurs tels que la variété, la provenance ou la saison ont des impacts sur l’adhérence du noyau. Surtout, Migros refuse de changer les étiquetages, pensant que « l’appellation « brugnon » déconcerterait de nombreux clients et clientes ». Même pratique et même réponse chez Coop : « La différence entre le goût et l’aspect étant minime, une différence dans l’étiquetage porterait plutôt à confusion au lieu de présenter un avantage.». Assumant l’imprécision de ses étiquettes, Migros accepte de rembourser les fruits, s’il s’agit de brugnons.

Mais alors, y a-t-il ou non tromperie sur la marchandise ?

Selon la loi suisse, les vendeurs ont l’obligation d’afficher les espèces. Les informations concernant les sous-espèces ou variétés sont uniquement obligatoires pour les pommes, poires et pommes-de-terre. Concernant brugnons et nectarines, la pratique des distributeurs est donc légale, puisqu’au niveau de l’espèce, les fruits sont similaires.

Les producteurs tiennent le même discours. Exemple en France, gros producteur et grand fournisseur de la Suisse. A la Fédération Nationale des Producteurs de Fruits, on explique que différencier les étiquetages ne serait pas pertinent pour deux fruits si similaires, qui valent de plus le même prix. D’ailleurs, lorsqu’ils comptent les quantités produites chaque année, ils ne les différencient pas.

Le client peut se sentir floué et impuissant face aux décisions des grandes surfaces, mais on ne peut pas pour autant parler de tromperie. Si l’on souhaite vraiment savoir quel prunus persica nucipersica, on met dans son panier, mieux vaut donc faire ses emplettes chez les producteurs-mêmes.

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Interpellation des grands distributeurs

 
Nous demandons aux distributeurs

  • cesser le marketing agressif sur les fraises, mais également sur d’autres denrées hors saison, que ce soit en rayon ou dans les différentes publications destinées à vos clients (catalogues, magazines, journaux, newsletter, etc.) ;
  • renoncer à disposer les fraises espagnoles aux endroits stratégiques de vos points de vente, à savoir en face de l’entrée, sur des ilots dédiés, ou en tête de gondoles ;
  • ne pas recourir à des mises en scène pour vendre la fraise hors saison (à savoir jusqu’en avril), en l’associant par exemple à de la crème et des tartelettes. Une demande valable aussi pour d’autres denrées, comme les asperges du Pérou associées à de la mayonnaise, viande séchée ou autre ;
  • indiquer clairement, de manière bien visible et transparente le pays de provenance ainsi que les noms des producteurs de fraises importées, que ce soit sur les affichettes qui accompagnent ces fruits en rayon, dans les publicités ou sur le dessus des barquettes ;
  • ne plus utiliser de formulations qui peuvent induire en erreur le consommateur sur la saison de la fraise en Suisse. Une demande valable pour la mise en rayon, ainsi que toute publication ;
  • être en mesure de prouver toute allégation de durabilité concernant l’assortiment.

Les dates de la tournée romande #Ramènetafraise

29.05.21Marché de Boudry (NE)
01.06.21Marché de Neuchâtel (NE)
02.06.21Marché de La Chaux-de-Fonds (NE)
04.06.21Marché de Fleurier (NE)
05.06.21Gare de Lausanne (VD)
12.06.21Gare de Genève (GE)
08.06.21Place fédérale (BE)
12.06.21Marché de Delémont (JU)
15.06.21Gare de Delémont (JU)
19.06.21Marché de Fribourg (FR)
27.09.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
29.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
29.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
09.09.21Semaine du goût Sion (VS)
25.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
26.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
05.10.21Les Jardins du Flon, à Lausanne (VD)
16.10.21Epicerie fine Côté Potager, à Vevey (VD)