3.10.2017, Aude Haenni
Les industriels sont bien opaques quand il s’agit de mentionner la présence de ces particules dans les denrées. Eclairage.
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Après les nanoparticules dans les crèmes solaires, voici celles dans les assiettes. Le magazine français 60 millions de consommateurs remet le couvert dans son édition de septembre, accusant les industriels du secteur agroalimentaire d’opacité.
Dans cette branche, les nanoparticules contribuent à modifier la couleur, le goût, l’odeur, la fluidité, la texture des préparations… Des effets «magiques» pour les fabricants, mais peut-être bien néfastes pour les organismes qui les ingèrent. Car leurs avantages ne sont pas toujours en adéquation avec le risque couru. «Les effets sur le corps sont mal connus, alors que leur capacité de traverser les membranes biologiques a été prouvée, souligne Lionel Cretegny, responsable de ce dossier thématique à la FRC. Dans l’environnement, ils s’agrègent rapidement entre eux; mais sous cette forme imprévisible, impossible de mesurer leur impact.» Aujourd’hui, l’innocuité du dioxyde de titane, composé en partie de nanoparticules, est de plus en plus mise en doute.
Depuis décembre 2014, le Règlement européen sur l’information du consommateur contraint théoriquement les fabricants à apposer la mention «nano» devant le nom des ingrédients concernés. Raison pour laquelle 60 millions de consommateurs s’est penché sur la question pour le vérifier. Or aucune étiquette de produits alimentaires n’en fait mention. Zéro nano, vraiment? Le magazine a fait analyser 18 produits sucrés, afin d’en avoir le coeur net. Bonbons, gâteaux et desserts glacés, notamment destinés aux enfants, contenaient du dioxyde de titane, ou E171. Un additif qui, sous sa forme nano, optimise l’aspect blanchissant du colorant, et empêche l’oxygène et l’humidité d’altérer le produit.
Skittles Fruits, M&M’s peanut, Milka Choco-Mix Oreo, tétines mammouth de Zed Candy, Tea Time de Delacre et Instant féerique confiture de lait de Thiriet sont autant d’exemples disponibles dans les rayons suisses. Tous présentent une forme nanoparticulaire, dans des proportions variées, de 10 à 100%, sans qu’aucune marque en fasse état.
«Les nanos peuvent peut-être offrir de belles opportunités en sauvant des vies par de nouveaux traitements ou en révolutionnant le domaine de l’énergie, souligne Lionel Cretegny. Mais lorsqu’il s’agit de colorer des sucreries, un dentifrice ou de fabriquer une cravate antitaches, autant les éviter, par principe de précaution.»
Cet article est paru dans le magazine FRC Mieux choisir sous le titre «Nanoparticules: des indésirables s’invitent à table»


