5.2.2013, Henry Plouïdy / Photo: solominviktor/shutterstock.com
Le web se place désormais en troisième place des lieux où dénicher l’âme sœur. Et les Helvètes sont particulièrement friands des sites de rencontre.
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Qu’est-ce qui fait tourner le monde? Apparemment, toujours l’amour, le sexe et l’argent. Et l’avènement d’internet pour (presque) tous semble ne faire que renforcer le cliché. Depuis la création du poids lourd français Meetic, en 2002, les sites de rencontre se sont répandus comme une épidémie. Une recherche sur le web avec comme mot-clé «sites de rencontre en Suisse» débouche ainsi sur plus de 8 millions de références!
Comment expliquer un tel raz-de-marée alors que les taux de réussite dans la recherche du partenaire idéal ne sont que rarement démontrables? Du point de vue de l’aspirant à l’amour, il s’agit sans doute du résultat de la combinaison solitude, facilité d’emploi et promesses de gratification immédiate. Internet fournissant le don d’ubiquité, il n’y a plus d’obstacle physique à la rencontre de l’autre, à côté de chez soi ou à l’autre bout de la planète.
Pour les exploitants de ces sites, l’infrastructure indispensable se réduit au strict minimum: un serveur, un terminal d’ordinateur et un être humain suffisamment malin pour appâter les clients. Le succès est au rendez-vous dès lors que la base de données des membres est importante. Et les profits peuvent se révéler faramineux. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder le bénéfice net de Meetic en 2010: 24 millions d’euros (29 millions de francs) pour 400 salariés. Rachetée l’été dernier par un géant américain, la maison mère de match.com, la plateforme de rencontres, qui comptabilisait près de 850 000 abonnés à cette période, était valorisée à 344,1 millions d’euros.
Reste que la majorité des acteurs de la branche ne se montrent guère enclins à révéler leurs chiffres. Alain Michel, fondateur du site celibataire.ch, revendique 238 000 membres dans sa base de données. Ce carreleur de profession, interrogé dans l’émission télévisée TTC en février 2012, expliquait s’être «lancé en 2001 un peu par défi, pour apprendre à programmer, et a profité de ce nom de domaine pour créer un site de rencontre qui s’adresse aux Romands». Et il est l’un des rares petits exploitants à faire son beurre avec son site, car seuls lui-même, sa compagne et une poignée d’ordinateurs font sonner le tiroir-caisse.
Les Suisses très branchés
Selon les estimations d’Alain Michel, le chiffre d’affaires du secteur en Suisse s’élèverait à «au moins 30 millions par an», et les Helvètes figureraient parmi les Européens qui dépensent le plus en la matière. Autres indications, celles fournies par guide-site-rencontres.ch. Selon ce site issu d’un projet de recherche universitaire, il y aurait 950 000 célibataires en Suisse, soit près d’un huitième de la population. Notre pays se place en quatrième position, au niveau européen, dans l’usage des sites de rencontre en ligne.
Fait marquant, c’est en Suisse qu’il y aurait le plus grand nombre de membres également intéressés par une rencontre érotique… Et c’est aussi en Suisse que le prix d’un abonnement mensuel est le plus élevé, confirme Thomas Kühlmann, attaché de presse de guide-site-rencontres-ch. A partir d’une vingtaine de francs par mois, jusqu’à plus de 300 francs lorsqu’on fait appel à de véritables agences matrimoniales en ligne telles que eDarling, ElitePartner, FriendScout24 ou Parship. Ces dernières brossent le portrait des candidats et ne proposent à leurs abonnés que des individus «compatibles». La formule séduit de plus en plus d’internautes de plus de 30 ans, prêts à débourser davantage pour des services dits «premium». Autre tendance pour les plus jeunes: être connecté par smartphone où que l’on se trouve, via des sites de flirt comme Badoo.
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