10.1.2016, Joy Demeulemeester / Les assurés Supra payent eux-mêmes les médicaments à la pharmacie, ceux du groupe sortent leur carte d’assuré - Shutterstock.com
Les assurés Supra ont eu chaud: leurs complémentaires au sein du Groupe Mutuel ont failli passer au régime du tiers garant. Histoire d'un embroglio administratif.
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Les assureurs ne veulent pas d’une caisse unique mais se regroupent néanmoins à qui mieux mieux. Depuis mai 2015, l’assurance lausannoise Supra fait ainsi route commune avec le Groupe Mutuel, et devient la première caisse en tiers garant du géant valaisan. Les assurés Supra payant, en effet, depuis des années, eux-mêmes leurs médicaments à la pharmacie, alors que les autres assurés du groupe sortent leur carte d’assuré au lieu de leur portefeuille.
Lors du rapprochement de ces assureurs, le communiqué de presse se voulait très rassurant: Supra conserve sa spécificité, son ancrage vaudois, et l’accord ne concerne que l’assurance obligatoire des soins. Quelques mois plus tard, lors de l’annonce des primes maladie 2016, les produits Supra figurent parmi les moins chers dans de nombreuses régions et attirent quantité de nouveaux assurés pour la couverture de base. Parmi eux, certains possèdent déjà et aussi des complémentaires au sein du Groupe Mutuel. Jusque-là tout va bien.
Sauf qu’en fin d’année, ces assurés «mixtes» sont avertis par courrier qu’à partir du 1er janvier 2016, leurs contrats pour les complémentaires seront administrativement regroupés sous leur contrat d’assurance obligatoire des soins, soit auprès de Supra, et que le système tiers garant sera par conséquent également appliqué à leurs complémentaires! La désagréable annonce précise encore qu’il n’existe aucun droit de résiliation anticipée. Aussitôt bon nombre d’assurés ont pris contact avec la FRC pour s’en indigner. A notre tour, nous avons interpellé le groupe valaisan au sujet de cette modification très défavorable et injustifiée.
Groupe Mutuel réagit positivement
La réponse rapide et positive d’Yves Seydoux, responsable communication du Groupe Mutuel, est, ici, à saluer, car les assurés qui étaient en tiers payant avant leur venue chez Supra vont conserver ce droit pour leurs complémentaires, bien qu’ils soient en tiers garant pour leur assurance de base. Ils seront toutefois détenteurs de deux cartes d’assuré distinctes. Pour les médicaments pris en charge par l’assurance de base, ils devront donc présenter la carte Supra et payer eux-mêmes la facture avant d’en demander le remboursement à la caisse. Pour les médicaments pris en charge par leur complémentaire, il s’agira alors de sortir la carte en lien avec leur compagnie d’assurance complémentaire du Groupe Mutuel pour pouvoir les emporter sans payer de suite.
Cette gestion, on l’imagine, sera un peu plus complexe pour les assureurs, raison pour laquelle sans doute le fâcheux courrier de décembre s’intitulait «Regroupement administratif». Mais, selon Yves Seydoux, l’envoi de cette lettre repose sur une mauvaise interprétation d’une décision de direction. II explique que le tiers garant vaut, en principe, pour tous les nouveaux assurés Supra, base et complémentaires récemment conclues auprès du Groupe Mutuel. La possibilité d’être en tiers payant pour les complémentaires demeure néanmoins ouverte. Enfin, le Groupe Mutuel s’est engagé à faire parvenir rapidement aux assurés concernés une communication leur précisant les diverses modalités qui leur sont ouvertes. La FRC se réjouit de cette saine réaction, mais reste néanmoins vigilante quant au respect des engagements pris.
