Article : Législature 2019-2023

Défense des consommateurs: bilan de mi-parcours

8.3.2022, Laurence Julliard

Alors que démarre la première session de l’année, il vaut la peine de marquer un arrêt sur image au sein des Chambres fédérales. Les causes défendues par la FRC ont-elles trouvé bon écho ? Notre sélection.




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La législature 2019-2023 est arrivée à mi-parcours en décembre. Elle est jusqu’ici marquée d’un double sceau: la prise de conscience des enjeux climatiques et environnementaux ainsi que la crise du Covid, cette dernière ayant rendu le chemin sinueux et retardé certains dossiers.
Engagée et combative, la FRC avait déployé, comme à son habitude avant l’élection d’un nouveau Parlement, sa propre feuille de route politique. Laquelle définit les priorités à défendre pour que les droits des consommateurs progressent, à Berne comme sur le marché. Elle l’a reprise pour mesurer l’avancée des dossiers.

Denrées importées

Les consommateurs doivent pouvoir disposer d’une information claire sur les modes de production des denrées, y compris ceux qui sont interdits, une victoire importante pour la FRC en vue d’obtenir une meilleure transparence de l’étiquetage. Le Parlement a également accepté que pain et sandwiches affichent leur provenance sur les lieux de vente en vrac (boulangeries et restauration y compris take-away). La FRC a été consultée pour cette mise en œuvre. En outre, dans le cadre de la lutte contre les fraudes, l’association a plaidé pour que les autorités échangent des informations avec les pays voisins en cas de soupçons. Elle a demandé de surcroît que les cas avérés soient punis sévèrement. C’est une autre victoire d’étape, puisque la motion de Sophie Michaud Gigon a été acceptée par le Conseil fédéral et le National.

Îlot de cherté

C’est cette année que les mesures pour contrer les prix surfaits entrent en vigueur. Les consommateurs ne devraient plus avoir à souffrir du geoblocking des entreprises étrangères lorsqu’ils effectuent leurs achats sur internet. Il aura fallu quatre ans pour obtenir que la Loi contre la concurrence déloyale protège les Suisses aussi bien que les Européens. La FRC a concrètement participé à cette victoire; désormais, elle doit en suivre l’application.

Protection des données

La révision de la Loi sur la protection des données est sous toit. Les modifications adoptées en faveur des consommateurs sont sensibles: les principes fondamentaux du Règlement européen (RGPD), comme le consentement explicite et l’interdiction de l’usurpation d’identité, sont garantis. La révision d’une directive européenne devrait permettre de renforcer la protection et la sécurité des données autour des objets connectés (jouets, compteurs d’énergie intelligents, etc.). Cela fait quelques années maintenant que la FRC développe son expertise dans la numérisation de nos vies. Elle souhaite participer à la mise en place du cadre nécessaire afin que chacun puisse profiter sereinement des opportunités qui se dégagent de ce secteur.

Ancrage local et durabilité

En sus de toutes les propositions et projets qui vont contribuer à limiter le gaspillage tout le long de la chaîne de production, la promotion des circuits courts renforce la traçabilité pour les clients et le prix juste pour le producteur. La FRC a pu l’introduire dans le rapport que doit rendre le Conseil fédéral sur les orientations futures de la Politique agricole. Cela semble anodin mais c’est par ces voies-là que les idées avancent en politique jusqu’à se concrétiser dans le quotidien. Prolonger la durée de vie des objets (réparation, seconde main, location) est une autre solution tangible. La Confédération se propose d’aller dans cette direction, raison pour laquelle la FRC a fermement soutenu et proposé des compléments pour le projet de révision de la Loi sur la protection de l’environnement.

Santé et médicaments

La législature devait amener de grandes réformes. La plupart sont au point mort malgré les nombreuses propositions soumises au Parlement. De grosses occasions ont été manquées: le prix de référence des génériques et l’autorisation des importations parallèles (acceptée par le National, refusée par les états). La FRC a défendu ces objets avec ses alliés de Pro-salute alors que les assureurs tiraient cette fois à la même corde. La hausse des coûts de la santé obligera ces réformes à revenir sur le devant de la scène et celles en attente à s’accélérer.

Allégations marketing

Rendre la communication sur les produits plus honnête est un enjeu majeur aux déclinaisons multiples. La révision du droit alimentaire devra permettre de mieux encadrer les allégations nutritionnelles et de santé, de définir certaines mentions valorisantes («naturel», «artisanal») et de diminuer le marketing s’adressant à l’enfant. La FRC va s’appuyer sur ce qui se fait en Europe pour faire appliquer la réciprocité en Suisse. Le volet durabilité au rayon alimentaire s’obtiendra probablement plus facilement que pour les autres objets usuels, du fait que le cadre légal existe. Pour les allégations sur les cosmétiques, des parlementaires amis de la FRC avaient déposé des motions. Toutes ont été classées faute d’avoir été traitées dans le délai imparti de deux ans.

Action collective

Elle a désormais un petit nom: 21.082. Cela n’a l’air de rien mais après tant d’années à attendre l’arrivée de l’action collective sous la Coupole, avoir un projet de la part du Conseil fédéral est une victoire en soi! Le 10 décembre dernier, ce dernier a enfin rendu son projet de loi qui tient compte de certaines des propositions de la FRC. Laquelle en fait une priorité jusqu’à la fin de la législature. Economiesuisse hélas aussi; mais pour l’empêcher. Toutes les bonnes volontés de la population et des entreprises convaincues par cet outil seront nécessaires ces prochains temps. La commission va commencer ses travaux au printemps.

Prix et marges

La motion concernant la transparence sur les prix des produits agroalimentaires a été acceptée par le National mais rejetée par le Conseil des États. C’est au niveau de la récolte d’informations et de données que la FRC poursuit son travail pour rendre la chaîne de valeur plus transparente.

Génie génétique

C’est une bonne chose que le Parlement ait accepté de prolonger le moratoire. Mais il est problématique que les nouvelles techniques de génie génétique en soient exclues. En mars, le National et les États s’adonneront à un bras de fer sur le sujet. La FRC continuera à défendre l’inclusion de l’édition génomique et des autres procédés de génie génétique dans la loi et le moratoire durant les débats.

Contrats

Le renouvellement tacite d’un contrat, sujet qui hante les couloirs du Parlement depuis 2013, a fini par être bouclé en défaveur des consommateurs. Comme très souvent dans ce genre de dossiers, le Parlement n’est pas enclin à défendre la partie la plus faible d’un contrat. On l’observe aussi dans le traitement en cours de la Loi sur la surveillance des assurances. Considérer le devoir d’information comme «trop bureaucratique», quand bien même l’envoi de factures et de communications est informatisé et automatisé, est un classique des arguments servis par la majorité des parlementaires. Bon nombre d’entre eux restent loin des préoccupations quotidiennes et pourtant bien réelles des gens confrontés sans cesse aux reconductions tacites de leurs contrats.

3 questions à ...

Sophie Michaud Gigon
Secrétaire générale de la FRC et conseillère nationale (Les Vert·e·s/VD)

Que vous inspire ce regard dans le rétroviseur?
Que cela fait du bien de célébrer les victoires, grandes et petites, et que la défense des consommateurs n’est, hélas, pas en haut des priorités de la politique suisse. Sinon, elles seraient plus nombreuses. Notre travail de lobbying s’est affiné et amélioré mais face aux intérêts en présence, c’est une armée qu’il faudrait être. Et une armée riche. La FRC a par ailleurs aussi beaucoup d’autres choses à faire, comme produire et publier de l’information, conseiller les gens. C’est la plus grande partie de son travail.

Une bonne partie de la population se sent concernée par la transition écologique, la durabilité. Que défend prioritairement la FRC sur ces questions?
Clairement la réparabilité, la réutilisation, les circuits courts, la saisonnalité, l’antigaspillage, les méthodes de production durable – écologiquement et économiquement – et la lutte contre le greenwashing et les allégations trompeuses, comme le «faux vert».

La FRC a démarré l’année sur les chapeaux de roue. Comment cela va-t-il se traduire dans l’action politique en 2022?
Oui, la FRC a démarré fort sur tous les plans, vous l’avez vu et lu. Mais le temps politique est… différent. Et la valeur cardinale est la persévérance et la capacité de saisir les petites opportunités. Il faut aussi pouvoir compter sur l’engagement populaire, que les gens s’indignent de certaines décisions. C’est aussi pour cela que la FRC explique et s’implique.

L’introduction de l’action collective, la lutte contre le greenwashing ou la réduction de la TVA sur certains produits, tels que les articles destinés à l’hygiène menstruelle ou les langes, semblent une évidence à tout membre de la FRC, mais je peux vous dire que même si nous faisons le maximum à Berne, nous aurons tout de même besoin d’une large pression de la population pour arriver à faire reconnaître qu’il y a aujourd’hui une injustice à renverser.

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Interpellation des grands distributeurs

 
Nous demandons aux distributeurs

  • cesser le marketing agressif sur les fraises, mais également sur d’autres denrées hors saison, que ce soit en rayon ou dans les différentes publications destinées à vos clients (catalogues, magazines, journaux, newsletter, etc.) ;
  • renoncer à disposer les fraises espagnoles aux endroits stratégiques de vos points de vente, à savoir en face de l’entrée, sur des ilots dédiés, ou en tête de gondoles ;
  • ne pas recourir à des mises en scène pour vendre la fraise hors saison (à savoir jusqu’en avril), en l’associant par exemple à de la crème et des tartelettes. Une demande valable aussi pour d’autres denrées, comme les asperges du Pérou associées à de la mayonnaise, viande séchée ou autre ;
  • indiquer clairement, de manière bien visible et transparente le pays de provenance ainsi que les noms des producteurs de fraises importées, que ce soit sur les affichettes qui accompagnent ces fruits en rayon, dans les publicités ou sur le dessus des barquettes ;
  • ne plus utiliser de formulations qui peuvent induire en erreur le consommateur sur la saison de la fraise en Suisse. Une demande valable pour la mise en rayon, ainsi que toute publication ;
  • être en mesure de prouver toute allégation de durabilité concernant l’assortiment.

Les dates de la tournée romande #Ramènetafraise

29.05.21Marché de Boudry (NE)
01.06.21Marché de Neuchâtel (NE)
02.06.21Marché de La Chaux-de-Fonds (NE)
04.06.21Marché de Fleurier (NE)
05.06.21Gare de Lausanne (VD)
12.06.21Gare de Genève (GE)
08.06.21Place fédérale (BE)
12.06.21Marché de Delémont (JU)
15.06.21Gare de Delémont (JU)
19.06.21Marché de Fribourg (FR)
27.09.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
29.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
29.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
09.09.21Semaine du goût Sion (VS)
25.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
26.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
05.10.21Les Jardins du Flon, à Lausanne (VD)
16.10.21Epicerie fine Côté Potager, à Vevey (VD)