22.2.2011, Huma Khamis
Les modèles les plus chers ne sont pas forcément de meilleure qualité. Après quelques lavages, certaines chemises sont complètement lessivées.
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Indispensable à la garde-robe masculine, la chemise blanche se trouve à des prix variant du simple au quintuple. Or, comme le montre ce test sur les onze modèles immaculés et 100% coton que nous avons mis en compétition, certaines marques des distributeurs battent à plates coutures les grands noms de la mode! A l’arrivée, en effet, les modèles les plus chers ne sont ni les plus résistants ni les plus appréciés.
Monsieur, vous pensez avoir grossi durant l’hiver? Avant de céder à la panique, vérifiez si ce ne sont pas vos chemises qui ont rétréci au lavage. Eh oui, certaines chemises, même si elles affichent la mention 100% coton, tendent à rétrécir après quelques passages en machine.
Taille, aïe, aïe…
C’est le cas notamment de celle de la marque Esprit, qui, dès le premier lavage, a tout simplement perdu une taille. Voilà une bonne raison d’avoir l’esprit large au moment de l’achat…
Plus sournois, les modèles Paul Kehl (PKZ), Polo By Ralph Lauren et Zara rétrécissent progressivement au fil des lessives. Bilan: c’est après trente cycles de lavage que notre laboratoire constate la perte d’une taille pour ces échantillons. Certes, cela représente près d’une année d’utilisation si la chemise est lavée tous les quinze jours, mais cela reste décevant dans la mesure où certaines restent stables dans le temps.
Par ailleurs, nos experts précisent que sécher ses habits au sèche-linge les rétrécit plus que le séchage à l’air libre. En revanche, Monsieur, si le tour du cou de votre chemise reste stable mais que celle-ci bâille au niveau du tour de taille, inutile de chercher à blâmer le tissu ou votre lave-linge: c’est vers le pèse-personne qu’il faut vous diriger…
L’âge du fer n’est pas encore révolu
La mention repassage superflu (ou no iron) est affichée sur presque tous les modèles. Elle sous-entend qu’aucun repassage n’est nécessaire et que la chemise sera impeccable directement sortie de la machine. Or le traitement des tissus pour obtenir ce résultat n’est pas complètement innocent. Ce sont en effet des résines contenant du formaldéhyde qui confèrent aux vêtements leurs propriétés infroissables. Etant donné les effets néfastes du formaldéhyde sur l’homme et son environnement, ce type de traitement est désormais largement règlementé. Conclusion: n’attendez pas de miracles de cette allégation.
Aujourd’hui, on considère que l’objectif est atteint dès que la chemise présente une apparence à peu près lisse permettant aux moins perfectionnistes de se passer de repassage. Au bout du compte, il est toujours préférable de donner un coup de fer, ne serait-ce que pour aplatir la patte de boutonnage et lisser le col.
Bonne surprise du côté des modèles de La Redoute, Kingfield (Vögele) et Sergio (Coop), qui pourraient quasiment se passer de repassage. Les modèles Maddison (Manor) et Canda (C&A) se contentent, quant à eux, d’un repassage rapide. A l’opposé, les modèles Hugo Boss, Zara et Esprit ressortent des lavages plutôt fripés. Pour ces derniers, le repassage sera plus long que la moyenne, et, malgré la persévérance de nos repasseurs expérimentés, les chemises ne reprennent pas vraiment un aspect neuf.
Usures et quelques bavures
Lavées et relavées près de trente fois durant le test d’usure, aucune des chemises n’a hissé le drapeau blanc dans cette épreuve. Seul bémol, les poignets du modèle Esprit, qui ressortent du lave-linge un peu gondolés.
Côté solidité, les chemises s’en sont aussi plutôt bien tirées, malgré un traitement musclé imposé par notre laboratoire: résistance à la déchirure, à l’arrachage de boutons… les tensions appliquées sur les chemises sont assez éloignées du sort habituellement réservé aux habits de ville! Une seule faiblesse à signaler du côté de John Adams (Migros), dont le tissu lâche plus facilement que les fils des boutons: la reprise est plus embêtante dans ce cas-là. Enfin, tous les modèles ont été blanchis à l’épreuve du boulochage et de la déchirure.
Et le confort alors?
Si le bilan technique est globalement positif, le test pratique revêt toute son importance pour des chemises qui seront, en général, portées tout au long de la journée. Le confort est donc un point essentiel. La chemise la plus appréciée par nos panelistes? Kingfield (Vögele) fait presque un sans-faute, avec, entre autres, une taille adéquate et une tenue parfaite durant la journée, sans doute en raison d’un tissu un peu plus épais et natté. Qui l’eût cru, en deuxième position, c’est le modèle de La Redoute qui séduit les utilisateurs, suivi de près par Sergio (Coop) et Maddisson (Manor).
A l’opposé, le modèle d’Esprit est, sans grande surprise, jugé trop court, et le tissu se froisse nettement au cours de la journée. Enfin, à l’unanimité, les utilisateurs ont estimé que la longueur des manches du modèle Ralph Lauren était démesurée: vu le prix de ce modèle, elle conviendra sans doute aux hommes qui ont le bras très long!
