3.4.2012, Huma Khamis
De loin, tous les papiers hygiéniques se ressemblent. De près, les différences de prix varient du simple au triple et les labels environnementaux prêtent à confusion.
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Un geste pour la planète, n’en déplaise à certains, peut commencer de manière modeste, comme au petit coin! Champions du recyclage de papier, les Suisses se situent pourtant parmi les plus grands utilisateurs d’Europe de papier hygiénique, avec plus de 20 kilos par an. Soit l’équivalent d’un demi-rouleau par jour, qui finit dans les eaux usées et les égouts. Or produire un kilo de papier neuf nécessite 2,3 kilos de bois et 1,5 m3 d’eau. Certes, les papiers à base de fibres vierges permettent d’exploiter des déchets de bois non utilisables autrement. Mais le papier recyclé, de son côté, tout en valorisant les déchets, fait aussi économiser la moitié d’eau et deux tiers d’énergie lors de sa fabrication.
Pour ce test, nous avons sélectionné dix papier trois couches, non colorés et idéalement recyclés… A ce stade, constat préliminaire en magasin, l’offre est déconcertante: la majorité des assortiments sont fabriqués à partir de fibres vierges ou de mélanges FSC Mix, des alternatives moins écologiques, et les vrais labels verts se font rares (lire ci-contre). En 2006 déjà, le WWF déplorait la pauvreté du marché du recyclé. Un constat qui a incité les fabricants à entreprendre un maigre effort. L’offre s’est donc étoffée, mais ces produits ne sont pas forcément mis en valeur dans les rayons.
Deux philosophies, une sanction
Nous avons décerné deux bonnets d’âne. Le premier à Kimberly-Clarks, qui annonce fièrement sur son site internet tous les atouts de son produit Hakle Naturals. Entièrement fabriqué à partir de papier recyclé, il porte le label – exigeant – de l’Ange bleu et est produit localement, à Niederbipp (BE). Malheureusement, nous ne l’avons trouvé que dans de rares commerces (essentiellement des magasins Manor). Le second bonnet d’âne a été décerné à Tempo, produit par la firme suédoise SCA. A contrario de l’article précédent, celui-ci prône comme argument de qualité de ne recourir… qu’aux fibres de cellulose 100% vierges.
Au final, le quarté gagnant est constitué en grande partie de produits moins chers que la moyenne, présentant de surcroît le plus grand nombre de feuillets par rouleau. Quand au papier Hakle Arctic White, le plus cher du test, même si ses qualités techniques sont bonnes, il écope de la dernière place en raison du manque d’informations sur son emballage et du mélange FSC Mix qu’il utilise.
