13.10.2020
La réflexion de Sophie Michaud Gigon, Secrétaire générale de la FRC
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Je le porte tous les jours, et ce probablement encore durant des mois. Alors oui, j’étouffe quand je parle plus de deux minutes, je plisse beaucoup les yeux pour remplacer la chaleur d’un sourire, je me retrouve avec de l’acné sur la joue comme il y a trente ans, parfois il m’arrive de l’enlever en entrant dans un restaurant, de le remettre au moment de manger. Je n’ai pas toujours été exemplaire, mais je m’améliore. Comme tout le monde, sans doute.
Pareille discipline envers le port du masque exige en retour des garanties montrant que nos efforts sont utiles, nos gestes cohérents. La qualité de ce bien de première nécessité est donc primordiale. Pourtant, plusieurs reportages ont mis au jour qu’elle est très variable, d’autant que le marché s’est énormément diversifié. Et l’on ne parle pas des ventes forcées, nombreuses, réalisées par des entreprises peu recommandables qui sévissent depuis la région bâloise. Tout cela génère beaucoup d’incertitude, voire d’inquiétude.
En Suisse, aucun laboratoire n’est homologué pour effectuer des contrôles quant à la qualité. Pourraiton introduire des standards de base pour assurer notre sécurité? Le Seco, Swissmedic et les importateurs se renvoient la balle et la FRC n’obtient pas de réponses satisfaisantes à ses questions. Sans compter le flou dans l’information au consommateur, incapable de valablement comparer la marchandise. Un pictogramme qui change selon le fournisseur ne dit pas grand-chose.
Lorsque les prix du masque flambaient au plus fort de la crise, la Confédération a assoupli les normes d’importation des articles destinés aux non-professionnels. A ce moment-là, il y avait urgence. Baisser la garde pour limiter la durée de la pénurie et la flambée des prix était tolérable. Maintenant que la situation s’est normalisée, l’Etat doit reprendre la main et ne plus autoriser la mise sur le marché de masques médicaux non certifiés.
Forte de ce constat, j’ai déposé, à la dernière session parlementaire, une motion demandant au Conseil fédéral de contrôler efficacement le marché des masques en définissant des standards de sécurité et en renforçant le contrôle de la qualité des importations. Cinquante autres parlementaires, tous partis confondus, ont signé ce texte. Comme la Suisse a réussi à contrôler la qualité des préservatifs en pleine pandémie de sida, elle doit arriver à contrôler celle des masques en plein corona.


