7.7.2020, Aude Haenni / Marcher, c’est bon pour le coeur et une bonne perspective pour voir le monde autrement. Photos: Jean-Luc Barmaverain
Depuis près de dix ans, l’association Les chemins du bio propose de se balader de ferme en ferme. Une forme revisitée des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle.
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«Vous venez pour la damassine?», s’exclame Rolf Amstutz à l’adresse d’une passante. A peine sommes-nous arrivés que le cadre est rapidement posé! Si certains s’intéressent à l’eau-de-vie AOC de la région, la FRC, elle, est en quête de randonnées originales et dépaysantes en Suisse. Et c’est tout trouvé avec l’exploitant de La Bergerie, située dans le petit hameau de Mormont en Ajoie (JU).
La ferme est non seulement un gîte rural, mais aussi une étape du Chemin des damassiniers proposé par Les chemins du bio. «Nous disposons de chambres d’hôtes depuis plus de dix ans et sommes membres fondateurs de l’association, explique Rolf Amstutz. A l’époque, nous avions eu l’idée de faire connaître non seulement l’agriculture biologique, mais aussi les gens qui se trouvent derrière.» Ainsi que les alentours. «Il y a beaucoup de choses à voir, une belle nature à découvrir!»
Alors que certains randonnent pour le simple plaisir de changer d’air, d’autres en profitent pour s’instruire. A La Bergerie, les marcheurs ayant commencé leur balade à la gare de Porrentruy en passant par la forêt du Grand Fahy sont accueillis en début de soirée. «On leur montre d’abord leur chambre, car ils ont souvent envie d’aller se doucher! plaisante l’hôte. Puis nous leur faisons visiter la ferme, les jardins, les arbres fruitiers, nos moutons… et nous partageons le repas.» Evidemment bio pour les légumes provenant de la production. Le reste aussi, pour autant que cela est possible.

L’agritourisme version Rolf Amstutz, c’est le sens de l’accueil, les plaisirs de bouche et l’envie de partager et de transmettre le goût de la nature en toute saison.
Partager une même philosophie
Avec plus de 7000 personnes de passage en 2019, Rolf Amstutz et sa famille savent y faire avec les clients. Une hospitalité qui ne coule pas forcément de source pour tous. «Vouloir proposer une dynamique de ferme en ferme est un concept qui a de l’avenir et qui pourrait se décliner dans toute la Suisse… Mais cela demande beaucoup d’énergie, des fonds ainsi qu’un énorme pouvoir d’adaptation. Au départ, certains agriculteurs se sont sentis vite débordés et ont abandonné l’accueil. Déjà, l’agriculture biologique en soi requiert beaucoup de travail. Héberger les gens est une tâche de plus dans leur quotidien.» Pour autant, la vingtaine de fermes participant aux chemins du bio suit aujourd’hui une même philosophie: faire connaître le monde agricole biologique, créer la discussion, sortir d’un contexte pour en voir un autre, résume Rolf Amstutz. «Nous sommes tous pris par la terre, et ça, il faut le montrer!»





