1.3.2016, Joy Demeulemeester / Réfléchissez à qui toutes ces applications (santé) vous connectent - Shutterstock.com
Grace à MyStep ou à Ignilife, des assureurs veillent à la santé de leurs clients et… collectent une mine d’informations exploitables.
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Pionnière avec le projet MyStep, la CSS a équipé, l’été dernier, d’un podomètre des assurés volontaires, histoire de les faire marcher, car c’est bon pour la santé. Leurs pas sont, depuis, enregistrés, et traités anonymement, promet la caisse maladie. Ces informations ne sont pas moins précieuses pour autant, puisque, ainsi, la CSS parvient à comparer: les coûts de prestations entre les participants au projet et les autres, les pas des citadins et des villageois, ou si les assurés bougent davantage lorsqu’ils sont récompensés financièrement.
Des données pour Google aussi
De son côté, le Groupe Mutuel vient de lancer une application par l’intermédiaire de la plate-forme Ignilife. Il insiste sur le fait que les données personnelles enregistrées resteront rigoureusement confidentielles, et qu’à aucun moment la caisse n’y aura accès. Pour activer l’application, il est néanmoins indispensable d’approuver – sans possibilité de réserve – les conditions générales d’utilisation, ainsi que la notice de sécurité et confidentialité. Or elles stipulent, par exemple, que l’utilisateur accepte le traitement de ses données personnelles, que ces dernières pourront faire l’objet d’une anonymisation en vue de la réalisation d’une évaluation médico-économique et qu’il accepte dès à présent leur utilisation dans ce cadre
Enfin, il est précisé que certaines données parviendront à Google… L’assureur ne pourra certes pas savoir si M. Dupont a repris deux fois du dessert ou si Mme Dupond a passé son week-end vautrée devant le foot; en revanche, toutes ces données anonymes mais profilées lui permettront de créer des produits d’assurances mieux ciblés sur la clientèle convoitée.
La digitalisation et le développement des applications de santé sont une réelle aubaine pour les assureurs, car elles apportent une quantité impressionnante de données. Et la CSS s’est réjouie que seuls 9,3% des assurés interrogés aient refusé de participer à son projet MyStep pour des raisons de protection des données. Un petit pourcentage de sages, car les informations en lien avec la santé sont sensibles. Pour éviter qu’elles ne circulent, réfléchissons bien à qui toutes ces applications nous connectent.
