27.3.2015, Elisabeth Kim / La qualité sanitaire des encres de tatouages est problématique. Shutterstock

Envie d'afficher un motif tribal sur la peau pour l'été? Prudence. Selon la dernière enquête des chimistes cantonaux, plus de la moitié des couleurs utilisées en Suisse sont non-conformes.

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Se faire tatouer, c’est risqué! Pas seulement parce que le prénom de votre Dulcinée, une fois l’idylle terminée, se rappelle constamment à vos plus ou moins bons souvenirs ou que le Mickey rigolo, tatoué sur un coup de tête de jeunesse, a mal vieilli. Pour l’Association des chimistes cantonaux de Suisse (ACCS), la problématique est plutôt à situer du côté de la protection de la santé.

56% d’encres nocives

Jugez-en plutôt: selon la dernière campagne d’analyse de l’ACCS menée à l’échelon national, sur 206 couleurs de tatouage contrôlées, 56% se sont révélées nocives et ont été interdites d’utilisation! Les résultats sont un peu meilleurs pour les produits de maquillage permanent, dont se servent notamment les salons d’esthéticienne: 3 échantillons sur 23, soit 13%, n’étaient pas conformes aux exigences légales.

A noter que les chimistes cantonaux ont déjà effectué ce type de contrôles en 2009, où 4 produits sur 5 avaient été contestés, et en 2011, où cette proportion a baissé à un sur deux. Et si les données scientifiques manquent encore concernant les effets à long terme de la présence de ces pigments dans le corps, certaines substances dans les encres de tatouage représentent un danger, comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), dont certains sont cancérigènes, ou des additifs toxiques et des métaux lourds, note l’OSAV.

Responsabilité de la branche

Interrogé, Patrick Edder, chimiste cantonal genevois, explique que les contrôles à la douane seront renforcés: « On a pu identifier certaines marques d’encre plus problématiques que d’autres. » Autre mesure: lors de la prochaine révision de l’ordonnance sur les denrées alimentaires et les objets usuels, inscrire l’obligation de s’annoncer auprès du chimiste cantonal, ce qui  permettra de pouvoir établir un listing des salons de tatoueur. « Si des améliorations notables ont été faite en matière d’hygiène, que ce soit des établissements ou des aiguilles, la branche doit encore se responsabiliser, s’organiser et effectuer des auto-contrôles afin de vérifier la qualité des encres qu’elle importe », ajoute Patrick Edder,

Plus d’informations et de conseils sur les tatouages, maquillages permanents et piercings sur le site de l’OSAV